Observateurs Des Libertés Et Des Pratiques Policières

 

L’actualité met régulièrement en avant les usages disproportionnés et dangereux de la force publique (de l’utilisation d’armes et de techniques dites non-létales mais dangereuses, dérives et violences des forces de l’ordre…), notamment pour réprimer des mouvements sociaux.

Ces répressions violentes peuvent prendre différentes formes – à la fois physiques, entraînant des BLESSURES ET TRAUMATISMES, et administratives et juridiques, avec la multiplication des arrestations, parfois à titre préventif – et ont des conséquences dramatiques sur celles et ceux qu’elles touchent. Chacune et chacun est susceptible de les subir.

Camille Halut, membre d’un Observatoire des libertés publiques – la Legal Team de la LDH Montpellier – a été poursuivie pénalement pour son activité en matière de défense des droits fondamentaux. LIRE L’APPEL DE SON COMITÉ DE SOUTIEN pour en savoir plus. Elle a été COMPLÈTEMENT RELAXÉE DES CHARGES PORTÉES CONTRE ELLE. Une décision qui marque l’échec d’une stratégie d’intimidation et de dissuasion organisée par le ministère de l’Intérieur contre ces missions citoyennes qui détaillent les pratiques des forces de l’ordre.

Dans ce contexte, et chaque fois que des personnes seront violentées par les forces de l’ordre, chaque fois que les revendications sociales seront réprimées, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) a un rôle essentiel à jouer. Seule, ou plus généralement avec des partenaires, elle s’est donc engagée dans des démarches d’observation citoyenne dans le cadre d’OBSERVATOIRES DES LIBERTÉS PUBLIQUES ET DES PRATIQUES POLICIÈRES, sur l’ensemble du territoire.

Malheureusement, les violences et les abus qui touchent plus particulièrement les quartiers populaires peuvent difficilement faire l’objet d’observations, faute de prévisibilité de l’intervention des forces de l’ordre, contrairement aux manifestations. Cependant, certains observatoires participent par exemple à des opérations de “testing” dans ces quartiers, pour dénoncer des verbalisations excessives, par exemple, ciblant très fréquemment des jeunes perçus comme noirs ou arabes. Ils peuvent aussi observer la pression mise lors de patrouilles des forces de l’ordre, tant dans ces quartiers que vis-à-vis de migrants, aux fins de documenter objectivement ces faits, d’imposer un regard citoyen sur les pratiques policières et de permettre une action auprès des institutions (Défenseur des droits, par exemple) comme des politiques ou pour sensibiliser le public. Ils peuvent aussi recevoir des témoignages, notamment des victimes et orienter celles-ci dans leurs démarches.

Les Observatoires des pratiques policières ont été distingués en 2021 par le PRIX DE LA FIERTÉ CIVIQUE DU FORUM CIVIQUE EUROPÉEN.